1 2 3 data — Touchez les données

Oubliez les megabyte, terabyte et autres tailles de fichiers qui bloquent votre boite mail — l’heure est au zettabyte (1021 ). Certes, on en compte « seulement » 5 pour l’instant, 5 milliards de téra-octets : c’est le volume des data générées et échangées informatiquement à ce jour. Une « donnée » rappelée en introduction par David Bihanic, le commissaire de l’exposition 1 2 3 Data, qui se tient à la Fondation EDF jusqu’au 6 octobre.

Rafik Anadol — Winds of Istanbul

Comment représenter cette masse mouvante, qui rend (il)lisible notre monde ? C’est l’enjeu du data design, mis à l’honneur sous toutes ses formes ici. Aller, on en choisit trois, en trois mots-vaDATAlises.

DATAVENT

David Bowen — Tele-Present Water

On est accueilli dans le blanc hall de l’exposition par un mobile rouge, qui oscille doucement de bas en haut, comme une vague. A droite, d’étranges formes à la fois orthogonales et organiques s’imbriquent dans un roulement incessant.

Parallèle entre les données « immatérielles » et le souffle « impalpable » du vent ? On trouve en tout cas en plus des œuvres évoquées ci dessus (Tele-Present Water de David Bowen, et Winds of Istanbul de Refik Anadol) plusieurs projets qui cartographient le vent. Avec un résultat sensoriel assez bluffant, presque hypnotique. Après tout, le premier vent, c’est celui qui circule en nous, quand nous respirons… comme les machines ?

DAT(H)ARDWARE

Mais la data, ce n’est pas du vent. Si l’exposition n’explore pas frontalement les problématiques environnementales soulevées par la consommation énergétique des data centers, elle met joliment en scène les machines qui font tourner les installations. Rendez-vous à l’étage pour un mur de hardware.

DATAGAGA

Le Casino Las Datas vous permet de jouer à la roulette en échange de vos données personnelles, c’est rigolo… Sauf si l’on réfléchit que c’est ce que l’on fait tous les jours en se servant de Facebook (et sans jetons en cadeau). Un casino à ne pas confondre avec la start-up My Data is Rich, qui promet de vendre ses propres données, collectées par boitier.

De la salle de jeu à la cuisine, il n’y a qu’un pas en data. L’expert en data visualisation Moritz Stefaner a lancé en 2012 les ateliers data cuisine, où les participants mitonnent des plats qui mettent en bouche les statistiques de leur pays. Immigration en omelette, causes de décès en chocolat, parité en bonbon… Miam !

Attention please : l’exposition est très riche, et parle aussi politique (un peu), urbanisme, musique, forêt … On peut retrouver les œuvres en ligne, et faire son propre parcours sur https://123data.paris/ — mais sans profiter de la scénographie réussie de l’agence Trafik

Bonus : The Network Effect — Human Life on the Internet
Heureusement que l’usage de ce site est limité, sinon j’y passerai des heures…